C’est par curiosité que j’ai écouté pour la première fois l’album de Bertrand Cantat et du bassiste Pascal Humbert qui forment le duo Détroit. Il faut dire que la sortie de ce premier album post Noir Désir / prison a fait couler beaucoup d’encre. Trop sans doute.
Pas particulièrement fan de Cantat, j’en avais l’image d’un homme que l’on a envie de détester et d’oublier, d’un homme coupable d’un crime, le tout avec le vague souvenir de belles mélodies. Et puis est arrivé l’album Horizons. Un album dont je n’attendais rien et qui m’a séduite dès les premières notes. Un album qui respire la musique, la culpabilité et l’amour. Un album à la fois noir et et symbole d’espoir. Un album sur le temps qui passe et sur les drames de la vie. Et surtout un très bel album.
Je sais que Cantat et cet album font débat encore aujourd’hui et j’avoue que je n’ai pas tout de suite eu une opinion tranchée sur la question. Est-il indécent de se remettre à la musique après avoir été jugé coupable d’un crime ? Cantat aurait-il dû se faire oublier, quitte pour cela à oublier sa passion et à mettre sa vie sur d’autres rails ? C’est ce que pensent certaines personnes. Pas moi.
Après tout, Bertrand Cantat a payé sa dette à la société, et ce n’est sans aucun doute pas à moi de juger du fait que cette dette ait été ou non adaptée au crime. Après tout, en France, tout le monde a le droit de reprendre sa vie une fois cette dette payée. Alors pourquoi pas lui ? Depuis la sortie de cet album, Cantat se fait d’ailleurs très discret et est loin de se pavaner dans les médias. Il fait preuve d’une pudeur adaptée et normale dans sa situation.
Il me semble important dans la vie de pouvoir faire la différence entre la personne et ses actes. On peut détester la personne qu’est Bertrand Cantat, mais cela n’empêche pas d’apprécier l’artiste qui sommeille en lui et qui est vachement doué.
La preuve en musique !
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