Avant que ne surviennent ces terribles attentats du 13 novembre à Paris (lors desquels j’ai eu la chance de ne perdre personne), j’avais envie d’écrire un papier sur ce sentiment de peur qui était / est parfois le mien. Vu le contexte actuel, je crois qu’il est plus que jamais d’actualité, malheureusement.
L’idée de cet article m’est venue en lisant des articles sur les agressions dans le métro. Rien à voir avec des terroristes donc. Il était pointé du doigt – à raison – l’inertie des autres voyageurs face à des agressions plus ou moins graves. Comme beaucoup de monde, je suis évidemment révoltée par ce sentiment du « chacun pour soi » qui semble de plus en plus présent et ces images me choquent. Evidemment qu’il faudrait tout de suite réagir et venir en aide à la personne agressée. Et puis je me suis demandée comment moi je réagirai si je me trouvais dans cette situation, non loin d’une personne agressée. Pas facile de savoir comment on réagirait dans de tels moments, mais je dois avouer que je ne suis pas certaine d’avoir le courage de me lever seule pour affronter le ou les agresseurs. Il serait malhonnête d’affirmer le contraire, même si peut-être qu’un tel choc me donnerait du courage et de la force. J’espère bien ne jamais le savoir.
Mais si on a peur, comment faire alors ? La peur est après tout un sentiment normal et fréquent. J’ai souvent quelques craintes quand je suis seule dans une rue sombre par exemple. Pas une peur panique, mais une légère appréhension sans doute. En réfléchissant, je me dis que si la peur est là, on peut toujours tirer la sonnette d’alarme (dans ce cas précis), ou même éventuellement s’écarter pour prévenir la police. Je me dis aussi que si une seule personne un peu plus courageuse que moi se levait, je n’hésiterai plus. C’est bien connu, à plusieurs on est plus fort. Elle est sans doute là la solution, de s’unir contre la menace.
Et puis vendredi dernier la France a connu une terrible attaque terroriste. Evidemment, j’ai eu peur. J’ai eu très peur. Je me suis sentie dans une insécurité totale avec l’envie de partir le plus loin possible de Paris, de vivre autrement et surtout ailleurs. Le temps aidant (pas les médias), la peur s’est faite plus raisonnée et s’éloigne petit à petit. La vie reprend son cours.
Car si la peur est partout et concerne tout le monde, prendre le temps de réfléchir aide à relativiser, à comprendre et surtout à accepter. Accepter de poursuivre sa vie. Pas comme si de rien n’était, mais justement en ayant bien conscience des événements et en savourant encore plus le présent.
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